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La Caravane

Lorsque la trahison du Consortium apparut au grand jour, le chaos s’installa sur la surface de Home. En pleine panique, la population plongea dans une hystérie collective, plus destructrice de jour en jour. Chaque homme disputait à son voisin les maigres ressources disponibles, essayant tant bien que mal d’assurer un lendemain à sa famille. La fin était proche, l’histoire de Home allait s’achever en bain de sang.

À court de solutions, les hommes décidèrent de remettre leur destin dans les mains des Intelligences Artificielles et abrogèrent le Protocole de Kohyr, faisant sauter les verrous restrictifs qui empêchaient les I.A. de prendre action sans l’aval humain. L’Indépendance des I.A.. Cet événement marquait le début de notre ère, la naissance du Conseil des I.A., dernier espoir pour Home.

La première action des I.A. ne manquait pas de sensationnalisme : quelques mois seulement après leur Indépendance, les 8 plus grandes mégapoles de la planète s’élevèrent du sol, déployant une technologie et des ressources qu’aucun homme ne pensait possible, encore moins en pleine crise énergétique planétaire. Ces ville-navires, que nous appelons aujourd’hui les Arches, se mirent alors à avancer lentement, comme tant de caravanes réalisant inlassablement un tour de Home après l’autre.

Encore à ce jour, personne ne comprend la réelle motivation du Conseil des I.A.. Tant d’énergie était nécessaire pour maintenir les Arches en vol, en quoi cela pourrait-il favoriser la survie de la race humaine ? Selon le Conseil, révéler leurs intentions aux humains réduirait les chances de succès de la caravanequel que soit son but de 6,4312%, ce qui est bien entendu inacceptable. Et si les conflits se sont arrêtés sur les Arches, ils ont escaladé de plus belle sur la surface, jusqu’à devenir la terre désolée et hostile que nous connaissons aujourd’hui.

À présent, seuls 6 Arches sont lévitent encore dans le ciel de notre planète. La Ville de Verdelac fut abattue lors de son décollage. Ses ruines forment aujourd’hui le Refuge, la dernière ville sédentaire de Home. Le destin tragique de Glenmashe, quant à lui, est bien connu de tous. À court de carburant, celle-ci dû atterrir dans les plaines arctiques, où ils menèrent une lutte acharnée de plusieurs mois face aux assauts répétés des Raiders. Toujours plus nombreux à apprendre la détresse de la ville et tous désireux d’entrer dans l’histoire comme celui qui lança l’assaut final sur la première Arche à tomber, le destin de celle-ci était scellé. Aujourd’hui, les ruines de Glenmashe témoignent de l’échec du Conseil. Nombreux sont ceux à être blâmés pour la chute de l’Arche : L’Institut qui décida de ne pas livrer l’énergie nécessaire au plan de vol de la ville, incapable de payer le coût exorbitant de l’énergie; le Conseil des I.A, qui refusa de faire dériver la Ville de Manhagone de son parcours pour venir en aide aux  défenseurs de l’Arche échouée et bien entendu, les dirigeants de Glenmashe eux-mêmes, qui poussèrent la ville au delà de ses retranchements énergétiques pour continuer d’abreuver les hauts quartiers de spectacles et de faste superflus…

Vivre sur une des six arches reste malgré tout la situation la plus sécurisante, et la plus enviée du Home. Le taux de population humain ayant dramatiquement chuté sur la surface, les Arches regroupent désormais la majorité des survivants. Tous doivent collaborer pour la survie de celles-ci. Sans les Arches, le seuil de population de Home tomberait sous un seuil critique et l’extinction serait inévitable. Aussi réticents qu’ils soient à livrer leurs ressources aux Arches, déjà si privilégiées, la seule ressource plus important que l’énergie, la nourriture ou même l’eau, c’est la vie humaine elle-même. 

Tandis que les hordes de mutants harcèlent les survivants de la surface, les citoyens des Arches sont préservés dans leurs écrins aériens. Sous la supervision du Conseil des I.A., ils sont conservés dans une parodie de ce que fut autrefois, l’essor de la civilisation. Les I.A. continuent à administrer travail, culture et éducation. Comme si la chute n’avait jamais eu lieu. Si bien que le Conseil semble parfois plus attentif à conserver un semblant de société active que de sauver des vies.

Comme un navire qui s’en va dans la tempête, la Caravane continue sa croisière insouciante. Nul ne sait quelle en est la destination et nombreux sont les passagers à préférer se connecter au Maze à longueur de journée, oubliant parfois jusqu’aux besoins de nutrition les plus fondamentaux, plutôt que de prendre une part active à la mascarade en cours, pourtant si convoitée par les laissés pour compte de la surface.

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